C’est une actrice, réalisatrice et productrice reconnue pour son engagement dans l’industrie pornographique. Lors d’une interview pour Clique, Nikita Bellucci aborde plusieurs sujets importants, tels que le porno éthique, sa reconversion dans le domaine médico-social, et les luttes contre les discriminations qu’elle a rencontrées à cause de son passé dans le X. Elle partage également sa vision du rôle des femmes dans cette industrie et son militantisme pour protéger les jeunes de l’exposition à la pornographie.

Le terme « porno éthique » est un sujet central dans l’interview. Nikita explique que, pour elle, le porno éthique ne devrait pas être une catégorie distincte. Le respect des acteurs et actrices devrait être la norme dans toute production. Le consentement, la rémunération juste et le respect des personnes travaillant sur le tournage (techniciens, maquilleurs, etc.) sont des valeurs fondamentales qu’elle applique dans son travail de productrice. Cependant, elle critique le fait qu’il soit nécessaire de qualifier de « éthique » des pratiques qui devraient être courantes dans l’industrie. Pour elle, ceux qui ne respectent pas ces standards éthiques se trouvent en dehors des limites légales.

Chez Clique, Nikita Bellucci apporte une perspective unique à travers son expérience en tant qu’ancienne actrice. Être une femme réalisatrice dans ce milieu change la manière dont elle aborde le tournage et le traitement des corps féminins. Bien qu’elle ne veuille pas créer un « porno féminin », elle insiste sur le fait que sa vision est marquée par son vécu. C’est notamment en s’assurant de prendre soin des personnes sur le plateau. Et tant les actrices et les acteurs que les membres de l’équipe technique.

En 2016, Nikita Bellucci décide de quitter l’industrie pornographique pour se reconvertir dans le domaine médico-social. Elle avait commencé à suivre une formation. Rapidement fait face à des discriminations en raison de son passé dans le porno. Les regards et les jugements, exacerbés par des commentaires inappropriés de son référent de formation, ont rendu cette reconversion particulièrement difficile. Elle décrit ce moment comme un combat personnel, accompagné de harcèlement en ligne et de menaces, qui l’a profondément affectée.

Nikita Bellucci milite pour un meilleur encadrement de l’industrie pornographique. C’est en particulier pour protéger les mineurs de l’accès facile à ces contenus. Elle s’indigne du fait que de nombreux sites ne respectent pas la loi française. En effet, celle-ci interdit l’exposition des mineurs à la pornographie. Elle appelle donc à plus de contrôle parental et de pédagogie sur ce sujet. Selon elle, il est irresponsable de donner un téléphone à un enfant sans y avoir installé des outils de contrôle parental. Elle déplore également le manque de sensibilisation des parents. La violence est fortement présente dans les contenus pornographiques accessibles en ligne.

Un autre aspect abordé dans l’interview est la lutte contre les préjugés que Nikita Bellucci a dû affronter. En raison de son passé dans le porno, elle a souvent été stigmatisée. Même dans des environnements professionnels qui n’ont rien à voir avec l’industrie adulte. Elle raconte avoir été victime de commentaires désobligeants de la part d’un formateur dans le secteur médico-social, qui mettait en doute sa « probité morale ». Elle dénonce également les intimidations dans l’industrie pornographique elle-même. Des actrices peuvent être blacklistées pour avoir simplement exprimé un soutien à celles qui dénoncent des abus.

Nikita Bellucci a également partagé quelques anecdotes personnelles. Elle évoque sa participation à des clips, notamment celui de Gims, ainsi qu’à un film réalisé par Anissa Bonnefond. Elle raconte avec humour l’anecdote de sa mère découvrant son travail dans le porno après avoir retracé son téléphone lorsqu’elle se trouvait à Las Vegas pour un tournage.

Maman de deux enfants, Nikita aborde avec sensibilité la manière dont elle gère son rôle de parent tout en étant consciente des dangers d’Internet pour les jeunes. Elle explique qu’elle n’a pas encore parlé de son travail à ses enfants. Elle sait qu’elle devra le faire plus tôt qu’elle ne le souhaiterait. La raison ? L’accès facile à la pornographie sur Internet.